Dinos, c’est 10 ans de parcours dans le rap, qui vont le mener dans l’une des plus grandes salles de France : l’Accor Hotel Arena le 10 mars prochain. Dinos, c’est l’histoire d’une passion et d’une obsession pour la culture hip-hop, autant qu’une distance avec les codes du rap.
Son dernier album n’est pas un disque mais un film, une caméra embarquée dans les rues de Paris. La capitale vue par Dinos, qui a grandi à la Courneuve.
Paris pour raconter ce qu’il est devenu, ce qui l’a changé en 10 ans.
Selon moi, cette décennie est celle d’une écriture en mouvement, d’un jeu de plus en plus libre avec les codes du rap. Pour lui, ça n’a pas explosé tout de suite et rien pour ça, il détone. Par ce parcours, construit pas à pas, au fil de 4 albums, sur lesquels on croise Manu Dibango, Laylow ou Lous And The Yakuza. L’ambition est peut-être de réunir plusieurs générations de rappeurs, générations, oui, puisque la culture hip-hop, qu’il connaît à fond, a plus de 40 ans déjà.
« Hiver à Paris », album-concept
Son parcours a commencé par la publication en 2008 de son album « Imany » jusqu’à aujourd’hui, en tout cas en novembre 2022 avec « Hiver à Paris ». Sur « Quatre saisons », qui est l’un des titres de l’album, il dit : « Je rêvais de quitter le quartier et de remplir mes comptes. Maintenant que je suis devenue un bobo, j’ai honte. » C’est un album qui parle d’un transfuge de classe.
C’est aussi presque un « album concept », inventé dans les années 1970 pour désigner le fait d’avoir des chansons qui racontent une histoire. Il a découpé cet album en deux parties, Rive Droite et Rive Gauche, comme s’il y avait une face A et une face B d’un vinyle. Cela va totalement à l’encontre de la façon dont on écoute la musique aujourd’hui, c’est-à-dire bien souvent en cliquant sur un titre sur une plateforme.
Dinos explique la nécessité de ces deux parties distinctes : « Pour ce que je voulais raconter dans cet album-là, je pense qu’il me fallait vraiment deux plateformes, deux versions différentes. La Rive Gauche parle essentiellement d’amour. Au sens large du terme, que ce soit des relations amicales, amoureuses ou de l’amour-propre. Et la Rive Droite, c’est un peu plus de l’ego trip, un peu plus de réflexion. »
Selon Dinos, le rap, c’est toujours une séance de psychothérapie, comme le disait Ramzy Bedia, au micro de Rebecca Manzoni : « On n’invente quasiment pas d’histoires, on parle de nos vies. La plupart du temps, dans les chansons de rap, on parle de nos vies, de ce qu’on traverse, des belles choses, des choses moins belles. Et c’est ça le rap. » Ce n’est plus important de trouver la punchline qui fait mouche, comme il le dit : « Je pense plus à la punchline, juste à l’émotion que je transmettrai. On est en 2023… »